Enjeux pour la Bresse Comtoise

Redévelopper les activités piscicoles sur les étangs de la Bresse et sensibiliser les acteurs à la gestion de l’eau pour limiter la disparition des milieux humides.


La disparition des étangs de la Bresse est due à la régression de l’activité piscicole, une pratique vivrière auparavant très importante. Cette dynamique induit une modification de l’usage de ces étangs : si leur gestion et leur entretien s’estompent, c’est un système aquatique qui disparaît avec le paysage si particulier qui l’accompagne. La seconde cause est la diminution de la ressource en eau, et l’assèchement des étangs de plus en plus fréquent lors des saisons chaudes. Les campagnes d’assèchement existent depuis le XVIIe siècle. Elles ont entraîné une forte réduction du nombre d’étangs, qui sont passés de 1300 à 600 aujourd’hui. Face à la disparition de ces espaces, des mesures de protection diverses, réglementaires ou non, ont été mises en place : Zones Natura 20001, ZNIEFF2 de type 1 et 2. Les Étangs Vaillants, du Crêt, du Fort sont quant à eux classés en zone protégée.


Orientations :

• Poursuivre les politiques de protection des milieux humides de la Bresse Comtoise et favoriser la biodiversité qu’ils génèrent.

• Sensibiliser les acteurs et les citoyens à la qualité écologique et paysagère des étangs face à une ressource et des paysages en régression.

• Valoriser et relancer les activités piscicoles pour limiter l’assèchement des étangs.



Maintenir l’identité des villages bressans pour préserver les paysages de hameaux ou d’habitat rural dispersé.


Globalement, les formes d’habitat dispersé, typiques de l’unité paysagère, se maintiennent mais dans un équilibre fragile. Si le label volaille de Bresse, inscrit en AOP3 depuis 1957, permet en partie de maintenir ces formes d’occupation du sol distendues et entourées de prairies, le maintien d’une production laitière en valorisation de ces prairies est également essentielle, comme la préservation de la dernière coopérative Fruitière à Comté de Pleure. Les paysages ruraux vernaculaires qui font la qualité de cette unité nécessitent le maintien de ces prairies humides (peu propices à la grande culture) et dépendent donc directement de l’activité de fauche et de pâture afin de maintenir une grande diversité paysagère, floristique et de garder les milieux et vues ouverts.

Le développement urbain des polarités villageoises de plaines peut impacter la qualité des modes d’habiter spécifiques de la Bresse Comtoise. Dans la vallée de la Seille, Bletterans poursuit sa dynamique d’extension urbaine : construction de lotissements pavillonnaires et de zones d’activité à l’Est de la commune de part et d’autre de la RD120, alors que pendant ce temps la vacance est de plus en plus importante dans le centre ancien de la ville (35 logements vacants en 1999 - 119 en 2019). L’urbanisation de la plaine produit de nouveaux paysages urbains pour la Bresse Comtoise.
Ce secteur est dans le périmètre du projet de PNR5 de la Bresse du fait de sa cohérence architecturale, patrimoniale et de son terroir, avec le cœur du PNR côté Saône et Loire, ainsi qu’en raison de la présence de "pépites naturelles", il est donc primordial de maintenir et de cultiver ces points forts.

Orientations :

• Gérer l’étalement urbain des villages pour maintenir cohérence et respect de l’identité du bourg et des paysages ruraux de plaine

• Valoriser la qualité architecturale de l’habitat dispersé bressan.

• Préserver l’activité agricole et les structures bocagères pour le maintien des prairies humides et l’ouverture des paysages.




Contenir le développement de « villages-rues » et de tissus d’activités le long des axes routiers situés à proximité de l’A39 et de ses accès, pour limiter l’éparpillement urbain.



On observe un développement urbain plus important des villages situés à proximité des axes routiers majeurs de la Bresse Comtoise, et notamment le long des axes reliés à l’autoroute A39. Par exemple, le village de Courlaoux, situé sur l’axe reliant Lons-le-Saunier à l’A39, connaît une expansion urbaine forte. Il est passé de 321 logements en 1999 à 523 en 2019, soit une hausse d’environ 63% sur la commune en 20 ans. Cette dynamique produit un éparpillement urbain en « toile d’araignée » autour des axes routiers. On retrouve également cette dynamique urbaine pour les villages de Larnaud et Commenailles. Elle crée alors de nouvelles formes urbaines dans le paysage, des « villages rues » en étoile autour du hameau historique.

Un autre type de vigilance doit être porté sur les projets de développement autour de l’A39. L’autoroute traverse effectivement l’unité paysagère du Nord au Sud et dessert le territoire via trois sorties d’autoroute, des zones sous pression économique et sujettes aux projets de développement. Ces typologies d’extensions sous forme de zones d’activités peu intégrées dans le paysage bressan ont des impacts ciblés pour le territoire.

Orientations :

• Créer de nouvelles centralités de quartier pour limiter l’effet d’éparpillement urbain en "toile d’araignée".

• Travailler sur l’intégration paysagère des zones d’activités autour de l’A39 et des sorties d’autoroute.


1962 : Aux abords de la RD678, les paysages agricoles dominent, le village de Courlaoux est très peu développé. | © Geoportail


Début 2000 : l'autoroute A39 traverse la Bresse comtoise du Nord au Sud. Courlaoux a connu un développement pavillonnaire important sur les flancs de ses axes routiers. | © Geoportail


2020 : la sortie n°8 de l'A39 accueille deux nouvelles poches de zones artisanales. Le développement urbain de Courlaoux se poursuit sous la forme d'un mitage des espaces cultivés. Une zone d'activité est désormais implantée au nord de la RD678. | © Geoportail


Des contrastes architecturaux forts entre fermes bressannes typiques et maisons plus contemporaines - Bresse des étangs - Vers-sous-Sellières | © K. Samborska dans le cadre de la préfiguration de l’observatoire photographique des paysages

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