Enjeux pour la Petite Montagne

Maintenir la qualité et l’identité des structures villageoises anciennes groupées en fond de Combe, pour anticiper une probable mutation des paysages bâtis.





Le développement des villages de la Petite Montagne est resté relativement limité depuis les années 1990. Seules les communes d’Arinthod et d’Orgelet se sont étendues en lotissements et zones d’activités. La vacance des centres-bourgs touche une grande partie du secteur et en particulier la vallée de la Valouse. Arinthod, qui comptait 20 logements vacants en 1990, en compte aujourd’hui plus d’une centaine. Le faible développement urbain de la Petite Montagne repose en partie sur ses fragilités en matière d’accès aux services publics (santé, scolaire, etc) et son éloignement géographique des polarités urbaines du département. Cependant, cette tendance semble être en train de s’inverser vers une dynamique de rachat et réhabilitation pour des résidences secondaires. Suite à la crise de la COVID19, un élan de redynamisation des secteurs ruraux semble se mettre en place. Le renouveau urbain des villages de la Petite Montagne est à surveiller. Le risque de perte d’identité et d’attractivité par le développement anarchique de lotissements est très fort dans ce type de territoire de villages patrimoniaux ruraux adossés aux coteaux avec de grandes respirations sur plaines et vallées en prairie bocagère ouvertes sur le paysage.


Orientations :

• Sensibiliser les nouveaux acquéreurs du secteur au maintien de la qualité architecturale et urbaine des villages.

• Limiter la rétention immobilière dans les cœurs de bourgs pour favoriser la rénovation de l’habitat ancien.

• Anticiper le développement urbain du secteur face à l’attrait pour le milieux rural (suite à la crise COVID19).




Limiter la vulnérabilité des peuplements forestiers en diminuant le morcellement et en diversifiant les espèces pour s’adapter au changement climatique, aux ravageurs…



La structure forestière de la Petite Montagne a la particularité de contenir de nombreuses parcelles plantées de moins de 1 ha qui morcellent sa structure. En effet, ces parcelles généralement plantées de Résineux en monoculture s’imbriquent dans les peuplements feuillus, produisant un contraste paysager entre la géométrie des plantations et les peuplements autochtones. La gestion de ces petites parcelles est difficile à faire évoluer en vue d’une meilleure intégration dans le paysage plus vaste des versants boisés.

Les peuplements, majoritairement plantés au même âge dans les années 1960-70, feront bientôt l’objet de coupes rases simultanées, risquant de former d’importantes poches dans les ensembles boisés, où la co-visibilité est forte par leur localisation sur les versants plissés (des coupes importantes ont déjà été réalisées suite aux épidémies de scolytes très présentes localement). Face au changement climatique et à la croissance de ces maladies et des impacts sur les forêts (comme les incendies, dans la Petite Montagne, plus de 500 ha de forêt ont brûlé lors de l’été 2022. source ONF1), l’ONF a entamé une politique de remplacement par de nouvelles essences (cèdres de l’atlas, chênes, tilleuls…).

L’unité de la Petite Montagne étant la plus méridionale, elle est celle qui se prête le mieux à l’implantation de nouvelles essences, cependant le choix des espèces reste limité car devant s’adapter au marché du bois, dont l’exploitation est très importante dans le secteur.

Orientations :

• Limiter l’exploitation forestière de type monoculture en futaie régulière, pour atténuer les impacts paysagers de ces cultures.

• Anticiper l’intégration paysagère des aménagements contre les incendies, maladies et ravageurs dans les versants boisés.



Gérer les franges boisées pour limiter l’Enfrichement des terres pâturées et cultivées et la fermeture des paysages.



Le territoire subit un fort déclin du milieu agricole : 24% des chefs d’exploitation ont arrêté leur activité entre 2000 et 2010, et 28% dans l’ancienne CC2 du Pays d’Orgelet. Les petites exploitations tendent à disparaître au profit des grandes structures. Si la Petite Montagne a été touchée par une diminution importante de la part de surfaces dédiée à l’agriculture jusqu’aux années 2000, on assiste à un ralentissement ces dernières années. Le changement le plus prégnant est donc un agrandissement des parcelles, mais aussi la généralisation des prairies au détriment d’autres cultures et l’arrêt de l’entretien des murgers, qui se sont transformés en haies vives et parfois en bosquets.

En 2011, les agriculteurs s’inquiétaient des réglementations environnementales perçues comme une contrainte complexifiant l’activité agricole, au risque d’abandonner certains espaces à enjeux environnementaux. Cet enfrichement entraine un risque important de fermeture des vallées et une perte de la variété paysagère de l’unité. Un projet en cours dans la vallée de Revigny mené par l’association Défense Vallée Vallière vise par exemple à lutter contre l’enfrichement des terres pour rendre aux agriculteurs des parcelles cultivables.

Certains critères identifiés peuvent permettre au territoire de maintenir des exploitations autour de la production laitière AOP3 et des fruitières : anticipation des départs à la retraite et cessation à venir, la préparation aux installations, l’organisation d’une filière circuit de proximité, etc. Les espaces des anciens groupements pastoraux (terrains communaux) sont eux aussi délaissés et en phase d’enfrichement, en grande partie à cause de leur faible potentiel mécanisable ou le risque d’incendie.

Orientations :

• Maintenir les paysages ouverts en s’appuyant sur la valorisation des produits agricoles (AOP, fruitières).

• Accompagner les départs à la retraite et le transfert du foncier agricole.

• Poursuivre le maintien des murgers dans les paysages et les valoriser.


1962 : au nord de Cressia, la Petite Montagne se caractérise par une agriculture importante entrecoupée de langues boisées sur les sommets et de nombreuses haies bocagères. Certaines parcelles cultivées sont remplacées par des plantations de résineux. | © Geoportail


Début 2000 : la forme urbaine de Cressia n'a quasiment pas évolué depuis les années 1960. Les pentes, anciennement cultivées, se sont entièrement reboisées sous l'effet d'un enfrichement naturel et des politiques de reboisement. Le Bocage s'est enfriché pour se constituer en forêt. | © Geoportail


2020 : la forêt continue de progresser sur les pentes des vallées et dans les espaces les plus reculés (fonds de vallées isolés, clairières…). La forme urbaine de Cressia n'a pas évolué depuis le début des années 2000. | © Geoportail


Des structures boisées qui évoluent et des franges forestières qui sont moins entretenues - Pimorin | © Caudex

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