Enjeux pour le Jura plissé des Grands Monts

Gérer la pression transfrontalière (et la qualité des formes bâties) qui se reporte de plus en plus loin sur l’unité paysagère pour limiter son impact.


Le nombre de logements a été multiplié par 3 sur la communauté de communes Station des Rousses Haut-Jura depuis 1968, une évolution bien au-delà de la situation départementale. On compte la création de 700 nouveaux logements en 20 ans (entre 1999 et 2019) pour la ville des Rousses. De janvier 2007 à juillet 2017, 16 lotissements ont été accordés pour un total de 230 lots. La pression urbaine de ce secteur est directement liée à l’amplification des dynamiques transfrontalières depuis les années 2000, comme pour les secteurs de Morbier et de Bois d’Amont.

En effet, selon une étude menée par la DDT1 en 2017, si 46% des habitants des Rousses se déplaçaient en Suisse pour y travailler, la proportion était plus forte à Bois d’Amont avec 63% d’habitants travaillant en Suisse. Cette pression transfrontalière prend de plus en plus d’ampleur dans le département, pour se déporter jusqu’au Second Plateau à Champagnole. Celle-ci comporte des risques de transformation des paysages urbains avec l’apparition de nouvelles typologies de logements parfois très déconnectées de l’habitat rural des grands monts (source : clichés de la préfiguration de l’observatoire photographique du Jura).

Orientations :

• Limiter les contrastes paysagers entre les formes architecturales anciennes et les extensions contemporaines.

• Protéger la silhouettes des bourgs anciens.



Adapter les infrastructures touristiques de moyenne montagne, en tenant compte des paysages, face aux impacts du changement climatique.

Le territoire est principalement tourné vers une économie touristique liée aux sports d’hiver (ski alpin, ski de fond) et activités de pleine nature. La baisse de l’enneigement, son irrégularité et la prise de conscience des changements de comportement à adopter ont entraîné une transition, qui est aujourd’hui bien amorcée, de la part des acteurs de la filière des sports d’hiver. Les activités doivent désormais s’adapter et devenir multi-saisonnières, notamment pour le domaine skiable des Rousses.

Orientations :

• Maintenir et accélérer une transition du modèle touristique dont les infrastructures soient intégrées aux paysages et aide à leur valorisation.

• Maîtriser et gérer la fréquentation touristique pour limiter les incidences sur les milieux naturels.



Redynamiser les centres-bourgs et requalifier les friches face à une désindustrialisation des fonds de vallée.

Certains secteurs sont touchés par une vacance très importante des logements des villes et villages. C’est le cas de la ville de Saint Claude qui a perdu plus de 2 500 habitants en 11 ans entre 2008 et 2019. Ce sont 1 180 logements qui étaient inoccupés en 2019 contre 480 logements en 1999. Cette dynamique s’explique par une désindustrialisation forte et se traduit par plusieurs sites de friches dans l’attente de réhabilitation. Cette dynamique est prégnante dans la vallée de la Bienne (également à Morbier et Morez). Face à « l’abandon » de ces cités industrielles, c’est tout un paysage urbain qui est à repenser et à adapter aux besoins actuels et notamment aux risques inondation. En effet, la commune de Saint-Claude est particulièrement impactée avec 60 bâtiments localisés dans une zone fortement inondable. Des politiques de revalorisation urbaine se mettent en place progressivement telle que la démarche « Petites villes de demain » et des projets de démolition de quartiers vieillissants.

Orientations :

• Mettre en place des projets de renouvellement urbain qui soient intégrés aux paysages particuliers et aux risques d’inondation de la vallée de la Bienne.

• Valoriser l’ambiance villageoise des centres-bourgs et réinvestir le bâti ancien.



Protéger les paysages des hautes combes et Pré-Bois, pour anticiper l’évolution des pratiques agricoles.

Les structures des hautes combes et des pré-bois, caractéristiques des paysages du Jura plissé, restent fragiles et menacés de disparition face à l’évolution des pratiques agricoles. Les parcelles plus éloignées et plus difficiles à exploiter entraînent un Enfrichement très important de ces milieux particuliers. Cependant, face à la hausse des périodes de sécheresse, les besoins en surfaces fourragères augmentent et les parcelles sont parfois à nouveau défrichées. Si certaines se font avec la volonté de retrouver les paysages de combes et de Pré-Bois, d’autres sont plus brutales et font basculer la structure des parcelles pour faciliter leur mécanisation. Face au risque de disparition de ces paysages d’estive, le PNR2 du Haut-Jura a mis en place un Plan de Gestion Intégré des Pré-Bois pour une gestion durable de ces espaces. Le maintien du système d’estives est primordial pour le haut Jura et pourrait répondre en partie au besoin de surfaces fourragères des plateaux inférieurs en système AOP3.

Orientations :

• Accompagner et sensibiliser à propos des impacts causés par la mécanisation, sur les paysages et la biodiversité.

• Maintenir le système d’estive pour respecter la morphologie paysagère du Jura plissé et ses formes agricoles historiques.

• Intensifier la réouverture des hautes combes, des parcelles de Pré-Bois qui se sont enfrichées et protéger ces structure paysagères.

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