Enjeux pour le Second Plateau

Repenser le tourisme de loisirs aquatiques pour s’adapter au réchauffement climatique et aux conflits d’usages.


Une étude menée par le Comité Départemental du Tourisme du Jura met en exergue l’importance de la place du tourisme de loisirs aquatiques à travers le classement des mots-clés recherchés sur le site internet « Jura Tourisme ». Parmi les 10 mots-clés les plus recherchés, 5 concernent des sites du Second Plateau : "Cascades du Hérisson" (2e), "Lac de Chalain" (4e), "Lac de Vouglans" (5e), "Clairvaux-les-lacs" (7e), "Lac Jura" (9e). Cette renommée entraine une concentration du tourisme sur le territoire qui impacte tant la quantité que la qualité de l’eau.

En parallèle, le changement climatique et la diminution de l’enneigement accentuent le manque d’eau sur le plateau, où les stocks en fin d’hiver sont moins importants. La question des conflits d’usages se pose ici, entre une ressource dédiée au tourisme et les besoins inhérents à l’activité agricole, à la vie quotidienne et la production énergétique. Le lac de Vouglans est au cœur de cette problématique ; créé pour alimenter le barrage hydroélectrique en 1967, il accueille également des plages et des activités nautiques. Lors des épisodes de sécheresse, son niveau baisse pour alimenter les besoins du barrage, et les plages deviennent en partie inaccessibles pour les loisirs. En conséquence, des travaux de reprofilage des plages ont dû être engagés (plage de Surchauffant). L’adaptation des activités touristiques face aux changement climatique semble inévitable afin de préserver la ressource pour l’alimentation en eau potable et l’activité agricole. Sur le plateau de Nozeroy, des réapprovisionnements en eau potable ont été réalisés par camion-citerne durant l’été 2018. L’élevage bovin nécessite quant à lui 100 litres/jour d’eau par vache en été.

Orientations :

• Anticiper l’évolution des aménagements touristiques en lien avec la raréfaction de la ressource en eau.



Limiter le développement de l’Habitat Léger de Loisir (bungalows) aux bords des lacs pour préserver leur naturalité.



Les lacs accueillent des campings sur leurs abords depuis plusieurs années. L’évolution des standards et des attendus des campeurs mènent cependant à un développement de logements en « dur » de types bungalows ou petits chalets, qui font évoluer la morphologie de ces espaces d’accueil parfois situés proches des rives des lacs. Leur installation manque souvent d’intégration paysagère et d’adaptabilité aux milieux. Le développement des Habitats Légers de Loisir est un phénomène fortement impactant pour les paysages naturels des bords de lacs, qui constituent pourtant une des images de marque du département. Des opérations sont en cours à ce sujet, le site de Chalain fait l’objet d’un projet de restauration écologique du lac avec notamment une réflexion par rapport au tourisme.

Orientations :

• Requalifier les équipements touristiques situés aux abords des lacs pour une meilleure intégration dans les paysages naturels.

• Sensibiliser les acteurs du tourisme sur les impacts du développement de l’Habitat Léger de Loisir dans les paysages du Plateau des Lacs.




Requalifier les entrées de villes et villages pour limiter la banalisation des paysages.



Le taux de surfaces urbanisées et artificialisées a augmenté d’environ 640 hectares sur le Second Plateau entre 1990 et 2018 (source : Corine Land Cover). Ce développement urbain s’illustre d’abord par un mitage autour des centres-bourgs anciens. La commune de Champagnole a connu un accroissement continu des lotissements pavillonnaires, avec une hausse de plus de 500 logements entre 1999 et 2019. Le Nord de la commune s’est également fortement densifié autour de quatre Zones d’Activités et Zones Industrielles qui s’étendent sur environ 90 hectares. Le paysage urbain de Champagnole se divise entre le centre-bourg ancien et les lotissements au Sud de la voie ferrée et un quartier de constructions commerciales et industrielles au Nord sans continuité paysagère entre ces deux ensembles. Les typologies architecturales de la ville se morcellent et produisent de vraies frontières urbaines entre ville ancienne, extensions pavillonnaires et zones d’activités. Le Plateau des Lacs est également touché par une dynamique de mitage des centres anciens par l’attractivité touristique qui a entraîné un développement de nouvelles résidences secondaires. Elles représentaient 27% du parc immobilier pour l’ancienne CC1 du Pays des lacs en 2017 contre 10% pour le reste du département. Les polarités urbaines (Clairvaux-les-lacs, Champagnole) connaissent un développement résidentiel déstructuré en forme de toile d’araignée.

Orientations :

• Requalifier les zones d’activités pour valoriser les entrées de ville et les intégrer au paysage et à la géographie du Second Plateau.

• Reconnecter les centralités anciennes et les extensions contemporaines dans un paysage bâti cohérent et caractéristique.

• Traiter et caractériser les coupures urbaines pour prévenir le risque de conurbations, relier géographiquement.


1962 : le village de Clairvaux-les-Lacs est principalement concentré au nord. Les bords du lac sont à dominante agricole. | © Geoportail


Début 2000 : le village s'est développé sous forme d'ilots urbanisés autour des voies de circulation et d'accès au village et au lac. Les rives est du lac accueillent plusieurs campings qui se succèdent du nord au sud. | © Geoportail


2020 : l'extension urbaine de la ville s'est poursuivie depuis les années 2000. Les haies vives remplacent de plus en plus les murgers. | © Geoportail


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