Enjeux pour le Vignoble Rivermont
Gérer la densification urbaine aux pieds du Revermont pour conserver des implantations initialement liées à la géographie et l’activité viticole de l’unité paysagère.
• Une extension des villes dans les reculées au bord des axes routiers. C’est le cas par exemple de la Reculée de Lons-le-Saunier et Conliège.
• Des extensions urbaines qui se développent sur les coteaux qui menacent les formes urbaines anciennes adaptées au relief.
Les polarités urbaines situées aux pieds du Vignoble-Revermont se sont fortement développées depuis les années 1960, formant des « bouchons » urbanisés en entrées des reculées et sur les coteaux. L’étalement urbain a suivi deux logiques :
• Une extension des villes dans les reculées au bord des axes routiers. C’est le cas par exemple de la reculée de Lons-le-Saunier et Conliège.
• Des extensions urbaines qui se développent sur les coteaux qui menacent les formes urbaines anciennes adaptées au relief.
• Un étalement urbain en direction de la plaine et un développement de grandes zones d’activités. Cette dynamique est particulièrement visible pour les villes de Poligny et Arbois qui accueillent des zones d’activités de 89 ha pour Poligny et de 80 hectares pour la nouvelle ZAC1 de l’Ethole, (actuellement 38 hectares utilisés en 2022). Ces zones sont les nouveaux marqueurs paysagers des entrées de villes depuis la plaine, banalisant et déstructurant des typologies urbaines initialement adaptées à la géographie du Revermont.
L’étalement urbain de Lons-le-Saunier a progressé vers une agglomération avec les villes et villages périphériques. Cet étalement a également généré une accumulation de modèles architecturaux variés au fil des décennies, sans relation avec les typologies plus anciennes et le paysage environnant. L’ensemble urbain de Lons-le-Saunier est alors peu lisible en tant qu’unité urbaine. Les objectifs de la loi Climat, tels que le Zéro Artificialisation Nette des sols, visent cependant à limiter cette dynamique dans les décennies à venir.
Orientations :
• Requalifier les zones d’activités pour valoriser les entrées de ville et les intégrer au paysage et à la géographie du Revermont.
• Reconnecter les centralités anciennes et les extensions contemporaines dans un paysage bâti cohérent et caractéristique.
• Traiter et caractériser les coupures urbaines pour prévenir le risque de conurbations, relier géographiquement.
Renforcer la gestion et la protection des Reculées pour faire face à la concentration touristique sur certains sites.
Les reculées de Baume-les-Messieurs, des Planches-près-Arbois ont obtenu le titre de sites classés respectivement en 1998 et en 2002. Ce classement relativement récent a permis d’initier des plans de gestion pour accompagner leur aménagement, leur protection et la valorisation de la ressource en eau. La Communauté de Communes Bresse Haute Seille s’est engagée dans la création d’un Grand Site de France sur le secteur élargi de Baume-les-Messieurs, une démarche qui accompagnera et fédérera les acteurs du territoire autour d’une gestion cohérente et exemplaire intégrant notamment la gestion des flux touristiques. Ces secteurs sont très populaires et très fréquentés, avec notamment la Grotte de Baume-les-Messieurs représentant le troisième site le plus visité du département en 2019 avec 58 000 visites source : CDT2).
Cette fréquentation entraine des problématiques de circulation et stationnement. Dans cette optique, sur Baume les Messieurs, la commune a mis en place un parking saisonnier dans l’attente de solutions plus pérennes que l’étude de fréquentation, qui est lancée dans le cadre de l’OGS3, devra proposer. Les enjeux sont similaires pour la reculée des Planches (Cirque du fer à Cheval) où la cascade du Fer à cheval peut accueillir jusqu’à 1000 véhicules par jour pendant l’été (source : CC). Ainsi la Communauté de Communes a lancé une étude pour aménager le site et gérer la fréquentation. A l’été 2021, les véhicules à moteur n’entraient temporairement plus dans les Planches-près-Arbois. Ils stationnent à Arbois, où une navette a été mise en place pour l’été. Un ou plusieurs parkings pourraient être aménagés, selon les besoins de chaque saison.
Au delà de la simple fréquentation, le maintien de l’ouverture des paysages et l’arrêt de l’Enfrichement est une problématique dans la plupart des reculées. Le maintien d’une activité agricole durable dans ces vallées est un enjeu. La gestion du foncier dans ces secteurs parfois périurbains est particulière et l’exploitation n’est pas confiée par bail à des exploitants agricoles des filières classiques. Ces secteurs sont propices au développement viticole mais aussi à des productions diversifiées (maraîchage, arboriculture etc.)
Orientations :
• Aménager des points d’accueil touristiques intégrés dans les paysages des reculées, sobres et n’artificialisant pas les sites.
• Accompagner les élus sur la gestion touristique et la protection des reculées.
• Maintien d’une activité agricole durable pour des milieux et paysages ouverts.
Accompagner l’adaptation des paysages viticoles pour faire face au changement climatique.
La viticulture installée sur les coteaux du Revermont représente une grande valeur en matière de paysage et d’économie pour le département. La valorisation des vins jurassiens entraine une reconquête des terres classées dans l’AOC4 qui ont été abandonnées lors de la crise du phylloxéra. La superficie de vignes a progressé d’une centaine d’hectares en dix ans (2003-2013). Dans ce paysage, la forêt est de plus en plus cantonnée aux limites de l’espace cultivable, sur les terres ingrates ou plus difficilement accessibles. L’activité connait cependant des problèmes de développement et de rendement face aux évolutions climatiques.
En effet, depuis 2017, le vignoble jurassien a connu trois épisodes de gel printanier ainsi que des épisodes de chaleur précoce avant ce gel. À Château-Chalon, depuis 1976, les dates de vendange sont avancées régulièrement et beaucoup plus fortement que dans les autres vignobles du quart Nord-Est de la France. En 2022 les vendanges ont débuté le 15 août. Afin de s’adapter à ces changements, ainsi qu’à l’interdiction de certaines pratiques (irrigation, filets anti-grêle), les paysages viticoles intègrent de nouvelles stratégies, l’agroécologie commence à prendre place (comme l’agroforesterie) qui tendent à se développer rapidement et nécessitent une évolution des pratiques nécessitant parfois le travail à la main. (Le Domaine de Champs Divin a reçu le Prix de l’Innovation Trophée Agro-Ecologie 2021-22). Dans ces paysages cultivés l’implantation de projets d’ENR5 devront aussi être intégrés et adaptés, impliquant d’autres questionnements.
Orientations :
• Adapter les paysages viticoles au changement climatique vers une agriculture résiliente.
• Sensibiliser les acteurs à propos des enjeux de pollution des sols et des eaux.