La Petite Montagne

Par sa position, la Petite Montagne se rattache à l’ensemble des premiers plateaux tout en présentant une topographie beaucoup plus complexe. En effet, le relief suit un jeu combiné et très serré de plis et de failles nord-sud qui caractérisent le style tectonique "ultra-comtois". Cela se traduit par un paysage compartimenté fait de combes effilées séparées par des rides étroites et boisées. Les effets de la déprise agricole se font sentir sur la physionomie des paysages : les parties basses traditionnellement dévolues à la prairie et à la Polyculture tendent à être gagnées par la friche ou le reboisement ; ce phénomène renforce encore le confinement visuel des paysages qu’induit la topographie.

Les paysages de la Petite Montagne

Un relief lisible

L’unité est formée d’une succession de vallées agricoles, entrecoupées de longues collines boisées. La forme du relief est facilement lisible de pied, les langues boisées qui entourent les vallons soulignent l’altitude. La prise de hauteur permet de découvrir le paysage en plan large mais toujours ou presque à l’échelle des petites vallées. Cette répétition homogène du relief a entraîné une occupation du sol récurrente, composée de villages linéaires et hameaux disséminés installés en fond de Combe ou au pied des coteaux, de grandes surfaces agricoles diversifiées qui s’arrêtent là où commence la forêt.

Une partie du territoire isolée et méconnue du grand public

D’abord caractérisée de rurale, on peut aussi la définir comme territoire secret. Plus isolée que les autres des circuits touristiques classiques du département, c’est une unité où l’on vit mais qu’on visite moins. On peut expliquer cette particularité par sa localisation à la limite du PNR du Haut-Jura sur toute sa frange sud. Pourtant, elle regorge de pépites patrimoniales et naturelles, de plusieurs châteaux et monuments religieux, cascades, grottes et lacs… La Petite montagne est également entièrement comprise dans une zone Natura 2000 dont les qualités en termes de biodiversité sont reconnues.

Des vallées qui s’ouvrent sur l’extérieur du territoire

Les vallées principales sont la Valouse et le Suran, ces rivières sont des affluents de l’Ain, où leur confluence s’organise bien au sud-ouest du territoire, ce qui oriente le fonctionnement de cette partie du territoire vers l’ouest et vers l’Ain. Le système hydraulique de l’unité représente un point de repère important qui guide et crée des continuités écologiques et d’organisation des bassins de vie. Si les continuités se heurtent aux plis du relief dans la lecture nord-sud de l’unité, l’altitude permet de créer une relation par le regard sur les plaines de la Bresse au nord et sur le Second Plateau et ses lacs au sud.

Sous-unités de la Petite Montagne

Sous-unités 16 - La Petite Montagne Plissée

l’illustration parfaite du relief plissé

Cette sous-unité donne à la petite Montagne, ses traits distinctifs les plus forts. Dans ce secteur, les couches rocheuses ont pu se plisser plus facilement et donner lieu à des chaînons parallèles séparés par des combes ou des vaux très effilés. Les séquences alternant versants boisés de feuillus et de plantations de Résineux, et fonds cultivés ou en prairies se répètent d’est en ouest sur une quinzaine de kilomètres. L’Enfrichement continue de gagner du terrain sur les prairies en pentes, recouvrant d’anciens empierrements agricoles aux formes et tailles variées, qui suivent les variations topographiques du terrain. L’activité agricole se concentre désormais sur les vaux et les combes urbanisés les plus larges.

Sous-unités 17 -Le Plateau de la Valouse

un ensemble dominé par la polyculture

Bien que sa topographie soit moins rigoureuse, le terme « plateau » a été choisi pour nommer la sous-unité par sa différence de physionomie avec le reste de la Petite Montagne. Adossé au Faisceau d’Orgelet-Poncin, ce plan incliné vers l’ouest est interrompu par la Valouse. La rivière traverse le plateau du nord au sud, à travers des gorges creusées localement, pour se jeter ensuite dans l’Ain. La polyculture domine dans le paysage, de ce fait, le plateau offre des vues relativement ouvertes. Au nord, le relief est plus accidenté par plusieurs vallons secondaires qui viennent casser cette topographie plane. Les paysages y sont plus fermés et intimes que sur le reste du plateau.

Sous-unités 18 -La Vallée du Suran et le Val d’Epy

une vallée ouverte et structurante

Le Suran, qui prend sa source à Loisia, dessine un chemin très méandré dans le paysage. La vallée révèle une structure similaire aux vallées de l’unité de paysage. C’est leur continuité et leur largeur relativement conséquente qui amènent à les distinguer. Ici, le fond de vallée est bien régulier, et fait l’objet d’une mise en valeur agricole que souligne une densité d’habitat plus forte qui prend place le long de la D117. Ces villages, situés sur les parties hautes de la vallée, sont très visibles dans ce paysage ouvert où les vues beaucoup plus longues sont alors plus sensibles.

Sous-unités 19 -Le Bassin de la Thoreigne

une "plaine" enserrée dans la Petite Montagne

Le bassin de la Thoreigne, refermé sur lui-même, constitue une unité bien distincte du reste de la Petite Montagne. Il s’agit d’une plaine intramontagneuse issue de dépôts d’origine glaciaire sur lesquels des marais ont pu s’installer. L’activité d’élevage domine dans le paysage, où peu d’obstacles visuels limitent la portée du regard. Plus loin, la vue vient buter sur les versants boisés encadrants et la partie ouest du village d’Orgelet. La planitude du bassin de la Thoreigne a facilité l’extension urbaine de la commune sur ce secteur.

Sous-unités 20 -Les Plateaux Centraux

entre plateaux et plissements

Cette partie sud, accueille deux petits « plateaux » : l’un, perché, occupe la partie nord autour de Dessia ; l’autre, domine la vallée de l’Ain au sud, autour d’Aromas. Pour le reste, le relief est haché par de nombreux plissements nord-sud que des petites vallées étroites recoupent perpendiculairement. Sur les plateaux, la topographie est en faveur d’une mise en valeur agricole. Les parcelles, entrecoupées de bocages et bosquets ouvrent peu la vue. La forêt occupe quant à elle l’essentiel des vallées encaissées, pentes et sommets. Les bordures est et ouest, qui dominent les vallées de la Valouse et du Suran, peuvent cependant offrir des panoramas plus étendus.

Sous-unités 21 -Le Faisceau d’Orgelet-Poncin

des balcons sur l’Ain

Géologiquement parlant, le faisceau d’Orgelet-Poncin, est un ensemble « coincé » entre la Petite Montagne et le Second Plateau. Sa physionomie est caractéristique de l’unité paysagère : alignements serrés de plis boisés encadrant des vaux étroits cultivés et pâturés. Ici, les boisements tendent à envelopper l’ensemble du relief à l’exception des bassins situés autour des villages où le panorama parvient à prendre de l’ampleur. Vers le sud et vers l’est, le relief forme un balcon au-dessus de la vallée de l’Ain et de ses bassins.

Des paysages guidés par les plissements du relief