Le Jura dans l’art et la littérature
Entretien de littérature, Alphonse de Lamartine
1815
Né à Mâcon en 1790 et ayant des origines franc-comtoises, Alphonse de Lamartine entreprit en 1815 un pélerinage dans le Jura au pays de ses ancêtres où il revint à de nombreuses reprises lors de séjours chez un ami.
"Et moi aussi, j’ai puisé la moitié de mon sang à cette source des montagnes, dans ces torrents, dans ces forêts, dans ces donjons de la vallée de Saint-Claude et dans cette ville aujourd’hui si industrielle de Morez."
Paysage du Jura, Gustave Courbet
Originaire du Doubs en Franche-Comté, Gustave Courbet a passé ses jeunes années à explorer les environs de la région, ses cavités, ses forêts et ses rivières. On retrouve ainsi dans ce tableau non-répertorié, ni dans le catalogue de l’artiste ni dans aucune monographie, le style et les paysages dont s’inspirait Courbet, ce qui a permis d’affirmer son authencité.
Bords de la Bienne - Jura, Louis Rambaud
Né au XIXème siècle, Louis Rambaud est un peintre principalement connu pour des toiles de chasseurs alpins.
Chemin près de la Dole, Godefroy Engelmann
Lithographie, 1925, 36,5 x 28,5 cm.
Né à Mulhouse en 1788, Engelmann est un artiste imprimeur lithographe. En 1925, le Baron Isidore Taylor lui confie ses planches du "Voyage pittoresque et romantique dans l’ancienne France" qui lui fera notamment explorer le Jura.
L’Hiver - Le Haut-Jura, Bernard Clavel
Recueil de textes, peintures et photos, éditions Nathan, 2003.
Enfant du Jura, l’écrivain raconte à travers cet ouvrage les souvenirs de ses rudes journées d’hiver et d’enfance à Lons-le-Saunier où il est a grandi.
"Devant la fenêtre, on déblaie la neige pour ouvrir la voie à la lumière, puis derrière les vitres embuées, à côté d’un bon feu qui ronfle et fait fumer la toison du chien, on se met à l’établi. Petite tournerie, horlogerie, taille des diamants, pipes, boissellerie, sculpture, tissage, saboterie, que sais-je encore ? Du côté du nord, la maison est énorme, lourde du fourrage et de la paille amassés. A peine si l’on entend miauler le ciel. Bêtes et gens sont au chaud sous le même toit. Dans le tué (ou "tuez", nul ne sait et nul n’a jamais pu me dire), on fume la saucisse, le lard et les jambons. Jadis, il y avait ceux qui restaient là, bien tranquilles, et les autres, les rouliers. Les grandvalliers, une race à part, quittaient le Grandvaux avec des attelages de bêtes magnifiques tirant des charriots craquant sous la charge. Ils partaient avec la première neige emportant les fromages, les bois travaillés et tout ce que le pays pouvait vendre.""La vallée du Doubs au pied du Risoux et du Anticlinal.'>Mont Noir est une petite Sibérie. La radio annonce toujours les températures à Mouthe avec l’air de dire aux auditeurs des régions plus clémentes qu’ils ont bien de la chance de vivre ailleurs. Il y a aussi le vent : les plateaux dénudés aux murs de pierres sèches sont sa propriété. Etrange aventure que celle de ce pays du Risoux et du Massacre, du Noirmont, de la Combe des Cives et du Val de Morez. Pays qui chevauche la frontière du Jura et du Doubs, mais pays comtois, rude comme ses hivers, limpide comme l’eau de ses sources et tourné vers le ciel pur comme l’est le miroir multiple de ses lacs. Etrange aventure parce que rien, il y a moins d’un siècle, ne désignait cette terre à l’attention de ceux qui, par obligation, venaient à la traverser pour gagner la Suisse."
Paysage, Auguste Pointelin
Connu comme le peintre du Jura, Auguste Pointelin né à Arbois en 1839, a réalisé au cours de sa vie une série de toiles représentant le Jura et évoquant la solitude, la méditation et l’intériorité.
Passe Montagne, Jean-François Stévenin
Réalisateur et acteur né à Lons-le-Saunier en 1944 et décédé en 2021, Jean-François Stévenin réalise en 1978 ce film et donne à Jacques Villeret l’un de ses meilleurs rôles. "Passe Montagne" suit la rencontre au fin fond du Jura entre un architecte tombé en panne et un garagiste. Ce film est l’occasion pour le réalisateur de filmer avec poésie les paysages jurassiens qui apparaîssent comme un personnage à part entière.
Poème sur Saint-Claude, Maximine
1999
Maximine est une écrivaine et poétesse contemporaine née à Saint-Claude en 1952.
"Ville-paume ouverte aux montagnes
Ville-victoire : quelques rues
Contre les pentes vers les nues…
Même à Paris tu m’accompagnesUn diadème de sapins
Sous mon front comme une pensée
La conque grise où je suis née
Dans le vert sombre et souverainSouvenir Echos de mémoire
Deux rivières Je les entends
Pas un soir sans te voir t’offrant
Bol de lueurs aux mains du noir."