Le Jura Plissé des Grands Monts
Les paysages du Jura Plissé des Grands Monts
Un territoire industriel transfrontalier
L’accessibilité vers la Suisse a favorisé le partage de savoir-faire communs et complémentaires entre le territoire et son pays voisin et ainsi le développement d’une activité industrielle concentrée principalement dans la vallée de la Bienne. Ceci se traduit dans le paysage des villes de Saint-Claude et Morez par un urbanisme dense, installé dans le fond de la vallée. Aujourd’hui le lien transfrontalier se poursuit par des déplacements pendulaires entre les lieux de vie situés sur les franges transfrontalières du territoire et des lieux de travail situés en Suisse.
L’empreinte du tourisme hivernal
Ici, le tourisme s’intègre à la vie rurale avec la pratique de la randonnée, du ski de fond et du ski alpin. Il constitue une activité dominante aux Rousses, où l’on retrouve toutes les caractéristiques d’une station de sports d’hiver : infrastructures d’accueil, remontées mécaniques, pistes de ski tracées dans les massifs forestiers, hébergements touristiques et centre urbain tourné vers le tourisme. D’autres stations de ski sont reparties sur le massif et placent ainsi le territoire comme une destination de sports d’hiver de moyenne montagne.
Des paysages de Pré-Bois
Les prés-bois alternent, sous forme de mosaïque, peuplements boisés, pâturages et arbres isolés et offrent des ressources herbagères et forestières. Ces paysages résultent de l’évolution de l’exploitation du massif au fil des époques. Autrefois entièrement boisé, le territoire est défriché à partir du Moyen-Âge, puis intensément exploité pour les besoins de l’industrie. Cette dynamique change au XIXe siècle, où l’arbre reprend du terrain sur les zones délaissées par les paysans. Tout ce processus conduit à la création des prés-bois mais révèle également des paysages fragiles dépendants du maintien de l’activité pastorale.
Sous-unités du Jura plissé des Grands Monts
Sous-unités 35 - Le Anticlinal.'>Mont de la Joux Devant
la fontière boisée avec les Grands Vaux
Paysage dominant : Forêt mixte et clairières
Ouverture du paysage : fermé
Nature dominante des horizons : forêts et lisières boisées
Le massif de la Joux Devant est issu d’un ensemble plus vaste situé dans le Doux, qui se divise en deux parties dans le Jura, dont la forêt du Risoux constitue la seconde partie. Il s’agit d’un pli régulier caractéristique : un sommet aplati délimité par des versants raides. Deux cluses à peine marquées rompent sa régularité au niveau du passage de la N5 et au niveau du raccordement à la Bienne plus au sud. La hêtraie-sapinière a conservé, mieux qu’ailleurs sa physionomie des origines. La Combe déboisée de Château-des-Prés est divisée en clairières qui accueillent le village, des hameaux et des alpages, jalonnés de marais et tourbières
Sous-unités 36 - La Forêt du Risoux
à la confluence entre la Bienne et les Trois Rivière
Paysage dominant : le massif forestier du Risoux
Ouverture du paysage : fermé
Nature dominante des horizons : forêts
a forêt du Risoux s’étend sur l’ensemble du mont (ou anticlinal) sur lequel elle s’est installée. Cette forêt compacte est majoritairement composée d’une hêtraie-sapinière. Les clairières d’alpages restent rares et peu étendues. La sous-unité accueille le village de Bellefontaine sur sa partie nord, qui ouvre un panorama sur la ville de Morez. La forêt du Risoux se termine brutalement en promontoire à l’aplomb des gorges de la Bienne. Le massif est reconnu historiquement pour avoir été un lieu de résistance important lors de la Seconde Guerre Mondiale, sa traversée permettait d’accéder rapidement à la Suisse.
Sous-unités 37 - Les Gorges de la Bienne
un canyon urbanisé
Paysage dominant : masses sombres des gorges boisées, silhouettes urbaines
Ouverture du paysage : fermé
Nature dominante des horizons : falaises boisées et bassins urbanisés
Avec un dénivelé moyen d’environ 500 m, les gorges de la Bienne font figure de véritable canyon. L’action érosive a entaillé profondément le plancher de sa vallée pour y façonner des gorges resserrées que les routes et la célèbre ligne des Hirondelles ne parviennent pas à emprunter d’une manière continue. De ce fait, la Bienne contribue à isoler plus qu’à relier. La forêt est omniprésente sur les versants orientés au nord (ubac). Mais sur les versants orientés au sud (adret), de larges clairières se sont établies en profitant de quelques replats. Au sud, les gorges se recoupent avec des vallées adjacentes du Tacon et du Flumen tout aussi encaissées. En raison des contraintes physiques, ce territoire s’organise d’une manière singulière où l’aspect sauvage de ses paysages contraste fortement avec bassins de vie industrialisés densément urbanisés.
Sous-unités 38 - Le Haut Réseau des Trois Rivières
le bassin touristique des Rousses
Paysage dominant : la station des Rousses et les vallées secondaires
Ouverture du paysage : variable
Nature dominante des horizons : versants boisés des monts
a sous-unité se décompose en deux ensembles bien distincts. Au nord, le bassin des Rousses et du Bois d’Amont est très ouvert. Il accueille la diversité des infrastructures hivernales et estivales qui composent la commune des Rousses. Au sud et à l’ouest, le relief est entaillé de plusieurs gorges qui produisent des paysages plus isolés et intimistes. L’habitat est isolé et dispersé sous forme de prés-bois séparés les uns des autres par une forêt compacte. L’ensemble constitue ainsi la tête de plusieurs bassins hydrographiques divergeant : la Bienne qui s’enfonce dans les Gorges de la Chaille, l’Orbe qui file vers la Suisse et la Valserine qui plonge vers le Sud.
Sous-unités 39 - Le Plateau des Moussières
les paysages ouverts de la Haute-Chaîne
Paysage dominant : alpages, prés-bois
Ouverture du paysage : relativement ouvert
Nature dominante des horizons : sommets des rides boisés
Le plateau des Moussières occupe la partie sud de la Haute Chaîne à 1300 m d’altitutde. Il présente une structure physique de bloc élevé similaire aux Hauts-Monts. Il prend le nom de « plateau » par son relief atténué, légèrement accidenté dont l’ossature est faite de couloirs et de chaînons parallèles suivant un axe nord-sud. La différence majeure avec les Hauts-Monts tient ici aux déboisements qui furent plus importants. En conséquence, la forêt se structure en alignements calés sur les rides topographiques du relief. Le paysage qui en résulte est davantage ouvert et dévoile une végétation typique du pré-bois.
Sous-unités 40 - Les Hauts Monts
un paysage montagnard typique d’alpages et prés-bois
Paysage dominant : alpages, prés-bois
Ouverture du paysage : fermé
Nature dominante des horizons : les versants boisés des monts encadrants
Limitée sur toutes ses faces par les entailles de la Bienne, de la Valserine et du Flumen, cette sous-unité se présente comme un bloc élevé. Le jeu alterné des monts et des vaux ne crée ici que des structures de second ordre où les zones défrichées ne suivent qu’imparfaitement les indications du relief. Les forêts de feuillus s’imposent en bordure de la Bienne puis, à mesure que l’on gagne de l’altitude, les conifères prennent le pas pour devenir dominants sur la Forêt du Massacre. Les combes et les vaux conservent les lambeaux de forêts tandis que les parties hautes sont trouées de nombreuses clairières d’alpage qui forment un paysage de prés-bois typique. L’habitat lâche et dispersé est principalement représenté par des corps de fermes massifs. L’empreinte touristique est également présente sur le plateau des Hauts-Monts, par des ensembles de résidences saisonnières et la station de ski de la Serra.
La montagne habitée aux paysages industriels et touristiques