Le Premier Plateau
Les paysages du Premier Plateau
La relation avec la plaine
Le passage entre le Vignoble Revermont et le Premier Plateau se fait sans transition de la plaine cultivée à la montagne pâturée. Cette relation brutale entre les deux unités paysagères produit des situations exceptionnelles dans l’appréhension du paysage. Les sommets des falaises et corniches offrent de nombreux points de vue sur la plaine. Les interrelations entre les deux unités sont évidentes et multiples, puisque chaque Reculée dispose d’un axe routier qui relie plaine et plateau.
Murgers et cabordes
Les bocages de pierres édifiés dès le XVIe siècle appelés murgers, illustrent un des traits caractéristiques du plateau jurassien. à l’époque, le bois manquait pour construire les clôtures. Les pierres qui gênaient dans les champs furent alors déplacées et empilées pour séparer les parcelles. La végétation s’est développée sous forme de haies et abrite aujourd’hui un riche écosystème. On rencontre également quelques cabanes (ou cabordes) édifiées dans leur prolongement, pour abriter agriculteurs et bergers. Les murgers sont actuellement pour grande partie abandonnés et en voie de disparition, dissimulés sous la végétation.
Des eaux souterraines
Contrairement à ses unités voisines le premier plateau est très pauvre en eaux de surface. Cette caractéristique est propre aux grands massifs calcaires : le karst est une roche fissurée très poreuse qui se dissout sous l’action de la pluie. Cette action crée des entonnoirs qui s’ouvrent à la surface du sol dans lesquels l’infiltrent et s’engouffrent les eaux de surface. Elles creusent des galeries, des grottes et circulent dans les souterrains comme de véritables cours d’eau, lacs et cascades. Ces rivières cachées réapparaissent au pied du plateau au fond des reculées sous formes de grottes et cascades.
Sous-unités du Premier Plateau
Sous-unités 22 - Le Plateau des Moidons
Un chapelet de clairières habitées et cultivées
Paysage dominant : clairières habitées et cultivées, forêts mixtes
Ouverture du paysage : variable
Nature dominante des horizons : champs cultivés et pâturés, silhouettes villageoises, lisières boisées
L’originalité du plateau des Moidons tient à une organisation très sobre de son paysage : une topographie extrêmement douce et principalement plane, excepté peut-être la côte de l’Heute qui forme un palier dans le relief des plateaux. Certaines formes karstiques (dolines, bassins fermés, vallons aveugles…) viennent parfois casser légèrement la planitude de l’ensemble. La forêt de feuillus mélangée aux Résineux recouvre de vastes portions de cette partie du plateau et confère au paysage une touche déjà montagnarde.
Des espaces villageois se découpent en clairières, où les parcelles non boisées sont consacrées aux prairies et à la polyculture. Les activités agricoles marquent fortement les structures urbaines par un bâti historiquement imposant, et la construction plus récente de bâtiments agricoles de type industriel en périphérie des villages.
Sous-unités 23 - Le Plateau Lédonien
Un paysage structuré par les murgers
Paysage dominant : pâtures séparées de murgers et bosquets
Ouverture du paysage : relativement ouvert
Nature dominante des horizons : géométrie des murgers, lisières boisées
Cet ensemble correspond à la terminaison ouest des Avant-Monts dont le Massif de la Serre et le Anticlinal.'>Mont Roland sont les dernières manifestations. Ces rides topographiques recouvertes de forêts offrent peu d’ouvertures sur le paysage. Le relief est ensuite compartimenté en une multitude de petits bassins versants divergeant en direction de l’Ognon, du Doubs et de la Saône. La topographie variée induit une réelle diversité de paysages entre collines cultivées, crêtes et fonds de vallées boisés, et silhouettes villageoises installées sur les parties supérieures. L’autoroute A36 traverse ici le territoire d’est en ouest.
Des paysages vernaculaires entre clairières et murgers