Enjeux pour la Plaine Doloise

Gérer l’étalement urbain de Dole le long des routes départementales pour limiter la perte de lisibilité des silhouettes villageoises.


La Plaine Doloise - Situation
La Plaine Doloise - Situation | © Caudex
Depuis ces 20 dernières années, les villages situées aux bords de la RD673, entre Dole et Besançon, subissent une pression urbaine plus importante, par leur proximité avec les deux pôles urbains. Des lotissements résidentiels se développent autour des centres-bourgs anciens. Dampierre, village de 129 logements en 1999, en comptait 23 de plus en 2019. Orchamps, 574 logements en 2019, a accueilli 132 logements supplémentaires en 20 ans (source : INSEE1).

En parallèle, plusieurs zones d’activités ont été implantées ou étendues, soit au niveau des entrées de ville de Dole, soit au niveau des villages périphériques.

Ces extensions sont peu intégrées dans le paysage de la vallée du Doubs. Elles se sont déconnectées des organisations urbaines ancrées dans la géographie de la vallée et banalisent les entrées de villes et villages.


« Des zones de la forêt de Chaux sont de plus en plus grillagées pour préserver des secteurs (jeunes plantations, régénération naturelle) des dégâts causés par le cerf. Ces changements de gestion produisent un paysage forestier qui « s’artificialise ».


Orientations :

• Valoriser la qualité paysagère des silhouettes villageoises.

• Gérer l’étalement urbain le long des axes routiers pour éviter un tissu urbain continu entre les villages de la vallée et préserver l’identité des villages/bourgs.

• Requalifier, intégrer paysagèrement et architecturalement les zones d’activités à leur contexte.

• Reconnecter les centralités anciennes et les extensions contemporaines (géographiquement et socialement).



Accompagner l’évolution des peuplements des grands massifs forestiers (forêt de Chaux, massif de la Serre), face aux changements climatiques et des modes de culture.


« On perd nos savoir-faire liés à la ressource en bois : diminution des scieries et entreprises qui exploitent le bois. Des entreprises moins adaptées aux techniques historiques d’exploitation du bois et d’extraction des grumes. »


1962 : les villages de la vallée du Doubs sont peu développés, les espaces cultivés sont constitués de petites parcelles en lanières.


Début 2000 : Rochefort-sur-Nenon se développe sous forme de lotissements pavillonnaires à proximité de la RD673. Les villages de Nenon et Eclans entament également une extension de leurs espaces urbanisés. La taille des parcelles agricoles a fortement augmenté.


2020 : Rochefort-sur-Nenon continue de se développer (création d'un lotissement au sud-ouest du village). Au nord de la RD673, la zone d'activité est en pleine extension. Audelange, également localisé au bord de la départementale suit la même dynamique de développement.

La forêt de Chaux révèle plusieurs dynamiques qui influent sur ses paysages :

• La gestion forestière, héritée d’une exploitation importante du massif, est aujourd’hui perçue comme intensive de la part des habitants. Le traitement et la gestion des lisières forestières sont issus de ces formes d’exploitations et restent aujourd’hui encore très marquées dans le paysage où la limite entre la forêt et l’agriculture ou l’urbain est très nette. Cette gestion en futaie régulière posera également des questions d’impacts paysagers lorsque l’ensemble des peuplements atteindront l’âge d’être coupés et exploités. Les coupes rases, en général mal comprises des usagers du massif, risquent d’être plus nombreuses et d’amputer une partie du paysage forestier.

• Les arbres de la forêt de Chaux ne sont pas épargnés par les effets du réchauffement climatique. Les hêtraies (qui ont été favorisées par la modification de pratiques sylvicoles, à savoir le passage d’un traitement de Taillis sous futaie en futaie régulière) souffrent de la sécheresse et dépérissent. L’ONF travaille actuellement sur des campagnes de remplacement des hêtres ci par des essences locales (chênes sessiles et pédonculés). Le massif est inscrit en Zone Natura 2000, ce qui limite le choix des espèces à implanter. Le Massif de la Serre est lui aussi touché par les mêmes dynamiques, l’ONF2 travaille sur des méthodes de remplacement progressif du hêtre par le chêne en régénération naturelle des peuplements.


« La fréquentation touristique augmente en forêt de Chaux, via l’écomusée des baraques du 14. Cette hausse de la fréquentation n’engendre actuellement pas d’impacts négatifs pour le massif forestier. »


Orientations :

• Traiter les lisières forestières qualitativement pour diminuer l’impact paysager de la gestion intensive de la forêt et rendre leur gestion productive (matériaux, alimentation, énergie…).

• Anticiper les campagnes de coupes forestières pour les étaler dans le temps et limiter les impacts sur le paysage forestier du massif de la Serre par les Plans de gestion des forêts publiques.


Veiller à l’intégration paysagère des futurs équipements touristiques et développer un tourisme tourné vers le paysage pour limiter les impacts du celui-ci et le rendre plus vertueux.



Cette unité présente des faciès paysagers prononcés correspondant à des sous-unités paysagères affirmées, le tourisme n’est pas aussi diffus que dans le reste du département mais s’organise de manière ponctuelle autour de grands sites ou équipements. Ces sites se concentrent autour de la vallée du Doubs sur la partie Nord du département, bien que la vallée de l’Ognon regroupe plusieurs sites et initiatives touristiques. En 2021, on dénombrait 74 281 passages vélo à Dole, soit +8,8% de fréquentation de l’eurovélo 6 entre 2020 et 2021.

L’itinérance touristique respectueuse de l’environnement est donc en expansion, mais l’offre touristique ne s’y est pas encore bien adaptée. Le Doubs est également de plus en plus navigué mais de manière différente, en faisant moins de boucles et plus de trajets d’un point A à un point B, les bateaux hybrides se développent…

La fréquentation des ports de plaisance est en hausse mais il y a un réel manque d’hébergements touristiques sur ce secteur pour accueillir les voyageurs. L’attrait touristique grandissant pour la forêt de Chaux a également été évoqué en atelier de concertation. Une convention a été signée en 2022, entre l’Association Pays Dolois – Pays de Pasteur, les Communautés de communes Jura Nord et Val d’Amour, du Grand Dole et de l’ONF, pour améliorer l’accueil dans le massif forestier et concilier les différents usages. Des actions seront alors menées sur les équipements du site (signalétique, liaisons routières, accueil du public, actions environnementales…).

Les besoins touristiques induiront à l’avenir une possible augmentation du nombre de structures d’accueil des touristes sur le territoire de la plaine Doloise.

Orientations :

• Anticiper l’installation de structures touristiques dans les secteurs attrayants pour mieux accueillir et limiter les impacts sur les paysages.

• Sensibiliser les porteurs de projets aux initiatives vertueuses et bien intégrées dans leur environnement.


Des projets d'extensions urbaines qui voient le jour dans le paysage de la vallée du Doubs sur les 'bonnes' terres agricoles - RD673 reliant Dole à Besançon - La Barre | © K. Samborska dans le cadre de la préfiguration de l’observatoire photographique des paysages

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