La Plaine Doloise
Les paysages de la Plaine Doloise
Des paysages issus d’une géologie curieuse
La bande linéaire des Avants-Monts qui s’étire jusqu’au Doubs est à rattacher au massif jurassien. Elle constitue l’un des faisceaux qui s’est dissocié de la chaîne montagnarde. Sur les Avant-Monts, le Massif de la Serre culminant à 400 mètres d’altitude, constitue quant à lui l’unique massif granique entre l’axe des Vosges et du Massif Central. Cette exception dans l’ensemble calcaire du territoire en fait une curiosité géologique, dont les croix de granit agrémentent les carrefours routiers du secteur. On y trouve ainsi des essences forestières typiques de sols granitique : châtaigniers, charmes, conifères…
Des traces du passé industriel
Par ses bassins miniers ferrifères, l’abondance du Doubs, la ressource en bois conséquente, de nombreux hauts fourneaux et autres forges se sont installés sur le territoire dès le XVIIe siècle. Des activités de poteries, tuileries, verreries étaient implantées sur les pourtours du Doubs. Le Charme, présent en quantité dans la forêt de Chaux, fut exploité pour alimenter les hauts fourneaux au point de menacer le massif. Ces activités qui ont fermé progressivement, ont laissé des traces notamment dans la vallée du Doubs, sous formes de friches, ou d’éléments ponctuels marquant l’histoire industrielle des lieux.
Le rayonnement territorial de Dole
La ville de Dole dispose d’une situation exceptionnelle, de part et d’autre des coteaux du Doubs. Son patrimoine architectural et paysager, ainsi que le canal du Rhin au Rhône, en font une destination touristique majeure. Son développement urbain induit des contrastes importants avec ses franges cultivées et boisées. La ville s’étend au sud sur la plaine du Finage le long des axes routiers majeurs. On retrouve la même situation au nord sur les bords et les hauteurs du Doubs. L’extension urbaine de Dole rejoint progressivement les petites villes alentours, et confèrent à la vallée du Doubs, un paysage fortement urbanisé.
Les sous-unités de la Plaine Doloise
Sous-unité 01 - La Vallée de l’Ognon
Un cours d’eau transdépartemental discret
Paysage dominant : champs, pâturages entrecoupés de ripisylves
Ouverture du paysage : ouvert
Nature dominante des horizons : champs cultivés, collines des Avant-Monts au sud et Ripisylve de l’Ognon au nord
Les méandres de l’Ognon forment la limite entre la Haute-Saône et le Jura. La rivière se jette dans la Saône quelques kilomètres plus loin. Comme les autres cours d’eau de la plaine jurassienne, l’Ognon, évolue sur une vallée relativement ample principalement dévolue aux cultures et aux pâtures. Les paysages ouverts libèrent de larges panoramas sur son cours sinueux et petits canaux de drainage accompagnés de ripisylves, qui créent des éléments de rupture dans l’enfilade de la vallée. Bien que le bâti y soit discret, l’Ognon se pare d’un patrimoine architectural riche sur ses abords..
Sous-unité 02 - La Plaine et le Massif de la Serre
Le relief ondulé des Avant-Monts
Paysage dominant : collines cultivées et boisées
Ouverture du paysage : ouvert
Nature dominante des horizons : silhouettes villageoises, sommets boisés des Avant-Monts et de la forêt de la Serre
Cet ensemble correspond à la terminaison ouest des Avant-Monts dont le Massif de la Serre et le Anticlinal.'>Mont Roland sont les dernières manifestations. Ces rides topographiques recouvertes de forêts offrent peu d’ouvertures sur le paysage. Le relief est ensuite compartimenté en une multitude de petits bassins versants divergeant en direction de l’Ognon, du Doubs et de la Saône. La topographie variée induit une réelle diversité de paysages entre collines cultivées, crêtes et fonds de vallées boisés, et silhouettes villageoises installées sur les parties supérieures. L’autoroute A36 traverse ici le territoire d’est en ouest.
Sous-unité 03 - La Vallée du Doubs
La rivière contrainte par le relief et l’urbanisation
Paysage dominant : versants cultivés, paysages urbains
Ouverture du paysage : ouvert, points de vue sur le Doubs
Nature dominante des horizons : champs cultivés, Dole
Ici, le Doubs est bordé par des coteaux qui viennent contraindre son lit. La rivière est doublée du Canal du Rhône au Rhin, qui la borde et s’en éloigne en plusieurs points. Ses abords étant peu urbanisés, les pâturages et la quiétude prédominent. Cela invite à la déambulation, à vélo ou à pied le long de l’Eurovélo 6. Les parties hautes de la vallée accueillent une alternance de paysages cultivés et urbanisés, traversés par les routes D673 et D76. Au sud, les villages butent systématiquement sur la lisière de la forêt de Chaux. Son caractère urbain se renforce à mesure que l’on se rapproche de Dole qui s’est installée de part et d’autre de la rivière, à la rencontre entre la vallée du Doubs et le Finage.
Sous-unité 04 - La Forêt de Chaux
Une des plus vastes forêt de feuillus, un univers à part
Paysage dominant : forêt de feuillus, colonnes et maisons forestières
Ouverture du paysage : fermé excepté sur les percées routières
Nature dominante des horizons : forestiers
Bordé par le Doubs et la Loue, le massif de Chaux pose des limites bien marquées. Sa frontière avec l’entrée sud dans la ville de Dole se fait sans transition avec l’urbain. Des routes forestières rectilignes quadrillent son ensemble et sont ponctuées des « colonnes guidons ». Elles furent érigées suite à l’établissement des Eaux et Forêts, qui sont également à l’origine des anciens hameaux construits et organisés dans des clairières pour les travailleurs du bois. Le massif hérite ainsi d’une intensive exploitation qui a induit l’installation d’industries et villages sur ses pourtours. Seul la Vieille-Loye s’est maintenue dans une clairière taillée sur mesure.
Des paysages contrastés induits par des curiosités géologiques